15 décembre 2009 – 10:42
A la suite d’un nouveau fait divers, le débat vient d’être lancé sur la « castration chimique » des délinquants sexuels, comme énième mesure potentielle du millefeuille législatif sécuritaire devenu obèse au fil des ans.
Les termes mêmes de « castration chimique » sont particulièrement malvenus puisqu’ils présupposent l’incapacité permanente et absolue d’un individu à maîtriser ses pulsions, en dépit de toute aide médicale et psychologique.
La Commission Nationale de Santé Publique et de Bioéthique du Grand Orient de France s’est penchée sur cette question et a conclu que la « castration chimique » seule ne résoudrait pas grand-chose sur le fond. Elle ne saurait être une peine judiciaire. Elle pourrait être une possibilité thérapeutique proposable à un individu qui doit garder sa liberté de l’accepter ou pas.
C’est pourquoi la Commission Nationale de Santé Publique et de Bioéthique du Grand Orient de France est unanime pour refuser la double peine pour les délinquants sexuels. Seul le suivi médical et psychologique adapté à chaque cas individuel est de nature à permettre un résultat pérenne.
Le Grand Orient de France a eu l’occasion à de multiples reprises de dénoncer l’état indigne des prisons françaises et le manque de moyens consacrés par la République aux lieux privatifs de liberté, et tout particulièrement en matière de suivi médical, psychologique et psychiatrique.
Tant que la prison sera un espace de violence, de négation des droits individuels et de précarité de toutes sortes, la récidive restera un problème entier.
Une société démocratique fidèle aux principes humanistes qui sont ceux de la République française, plutôt que de multiplier les lois de circonstance, se doit de mettre enfin les moyens adéquats pour faire de l’enfermement la juste peine et non le terreau privilégié pour de futures récidives.